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Apprendre la philosophie au XIXe siècle

Le professeur de philosophie Clément Gourju écrit en 1883 dans Sommaires de philosophie spiritualiste : « Objet propre de la philosophie : l'âme humaine et Dieu », et la détaille ainsi : « Ses divisions : 1° science de l’âme (psychologie) ; 2° science de Dieu et de l’être (théodicée et métaphysique) ; 3° sciences pratiques dérivées (logique, morale, esthétique) ; 4° histoire et critique des systèmes philosophiques.

A l'étude de la philosophie se joignent utilement des notions empruntées à d'autres sciences, et surtout à la physiologie, à la littérature, à l'histoire, à l'économie politique. »

Le livre de Gourju, synthétique et adapté à « l’ordre du programme officiel du baccalauréat ès-lettres », aborde ainsi psychologie, logique, morale, économie politique, métaphysique et théodicée.

Les ouvrages de vulgarisation peuvent aussi se faire critiques : l’abbé Pierre Vallet, professeur de philosophie au séminaire Saint-Sulpice, déclare dans Le Kantisme et le Positivisme, étude sur les fondements de la connaissance humaine, étude parue en 1887 : « Deux erreurs capitales sont aujourd'hui universellement répandues et menacent à la fois tous les ordres de la pensée : le Kantisme et le Positivisme. » Selon l’abbé, s’appuyant sur la doctrine de saint Thomas d’Aquin, ces courants philosophiques sont aux racines de la théorie de l’évolution, fustigée par le clergé : « elle ne voit partout que transformations successives et se croit autorisée à regarder le surnaturel comme le simple développement des forces de la nature. »

Quant au professeur Charpentier, ses Principes de la philosophie introduisent au cartésianisme de Descartes : « La philosophie cartésienne est une philosophie complète, c'est-à-dire une philosophie qui a la prétention de fournir des principes à l'aide desquels on peut résoudre toutes les questions que l'esprit humain se pose légitimement. [...] la philosophie cartésienne se divise en trois parties : la métaphysique ou science des premiers principes, la physique ou science du monde, et la science de l’homme. »

Son contemporain Gassendi donnait pour sa part cette définition dans l’Abrégé de la philosophie de Gassendi, texte posthume : « La philosophie est l’Amour, & l’Etude de la Sagesse. La Sagesse n’est autre chose qu’une disposition de l’Esprit aux bons sentimens, & aux bonnes actions : Et l’Esprit est disposé aux bons sentimens, lors qu’il s’acoûtume à aimer la verité, à la rechercher, & à l’embrasser par tout où elle se trouve ».

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