Louis Molinier, en 1856, rappelle la place de la femme dans la Rome antique, qui perdure jusqu’à son époque : « Le mariage, chez les Romains, n’était pas pour la femme un moyen de conquérir sa liberté. Loin de devenir l’égale ou l’associée de son époux, la femme reprenait dans la famille de celui-ci la même place qu’elle venait de quitter dans celle de son père. Elle n’était que la fille adoptive de son mari, et la loi la considérait comme la sœur de ses enfants. »
Au XXe siècle, des femmes font entendre leurs revendications, telles Hubertine Auclert journaliste et notamment fondatrice de la société Le Droit des femmes, en faveur de l’accès des femmes au droit de vote. En 1908, elle publie Le vote des femmes, dont elle explique l’objectif en quelques lignes : « Ce livre, qui relate les efforts faits en France depuis plus d’un siècle pour faire entrer les femmes en possession de leurs droits politiques ; envisage le vote des femmes à tous les points de vue, il réfute les objections qui y sont faites, démontre les avantages qui résulteront de sa mise en pratique et amène à conclure que les femmes - par la force du nombre de leurs bulletins de vote - pourront seules faire triompher la raison de la folie ; donc, donner à la nation entière des garanties de sécurité et de bien-être. ». La même année a lieu le Congrès féministe. Son contenu est mis par écrit par Madame Oddo Deflou en 1911 : « La principale raison d’être du Congrès féministe de 1908 fut celle-ci : aucun congrès féministe n’a eu lieu en France depuis l’année 1900, qui vit la grande exposition. Or, il est éminemment utile, il est même nécessaire que, de temps à autre, le travail des divers groupements se synthétise en un mouvement d’ensemble qui lui donne plus de poids devant l’opinion et aux yeux du Parlement. [...] Le féminisme, comme toute étude nouvelle, a d’abord traversé une période chaotique. Une certaine confusion dans les idées et dans les discussions accompagne nécessairement toute exploration dans un nouveau domaine scientifique, sociologique ou autre. Il a fallu sérier les revendications, en examiner plus à fond la nature, et surtout, accentuer la séparation si importante du féminisme et de la politique »