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Quelques années après la création de l’Académie royale de peinture et de sculpture naissent les Salons. À partir de 1667, ces expositions sont organisées annuellement afin de présenter « l’art officiel ». Cependant, au XIXe siècle, cette tradition se voit de plus en plus remise en question : les Salons deviennent peu à peu des espaces de concurrence… et de controverses artistiques majeures.
En 1880 débute la publication du Catalogue Illustré du Salon. Ce dernier se dote progressivement de plus en plus d’illustrations d’une grande richesse. Par la gravure, une partie des peintures et sculptures ayant été exposées sont reproduites, accompagnées de leurs cartels.
Certains Salons se créent en parfaite opposition avec ceux promus officiellement. La Rose-Croix esthétique est un mouvement artistique, entre symbolisme et esotérisme, qui se développe à partir de la fin du XIXe siècle, sous l’influence de Joséphin Péladan. Ce critique d’art et occultiste français organise de 1892 à 1897 ses propres Salons, afin de se distinguer et de s'opposer aux expositions officielles. À cette occasion paraissent des Catalogues Officiels illustrés. L’objectif du mouvement artistique y est clairement évoqué : « restaurer en toute splendeur le culte de l’IDÉAL avec la TRADITION pour base et la Beauté pour moyen. ». Les conditions à réunir pour participer à l'exposition sont également établies, et sont profondément antithétiques à celles qui s’appliquent aux seins des Salons Officiels. Par exemple, la peinture d’histoire est refusée, tout comme le portrait, sauf s’il s’agit d’un « homme iconique ». Les Nus, Allégories et thèmes poétiques et légendaires sont en revanche largement plébiscités.
Il est également possible d'évoquer les Salons d’hiver qui se tiennent annuellement à Paris de 1897 à 1950. Ces derniers sont à l'initiative d’un syndicat d’artistes (l’Association Syndicale Professionnelle de Peintres et Sculpteurs Français) réunissant ceux qui s’estiment lésés par les Salons officiels. Leur Catalogue d’Exposition propose une « explication des œuvres exposées ». De la peinture, au dessin, en passant par la sculpture, la gravure, et même par les arts décoratifs, tous les médiums de création sont mis à l’honneur.